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15 octobre 2019 2 15 /10 /octobre /2019 14:45

Je suis un peu par hasard allée visiter le musée Gustave Moreau à Paris. On passe d'abord par ses appartements avant de monter dans l'atelier où l'on tombe sur ce magnifique escalier !!! 

On découvre alors plusieurs pièces remplies d'oeuvres de l'artiste.

Gustave Moreau est un peintre parisien de la fin du XIX ème siècle. Il est un des fondateurs du mouvement symboliste et ses oeuvres sont empreintes de mysticisme. 

On retrouve ainsi dans ses tableaux des sujets bibliques ou mythologiques ( comme ici Oedipe ou le sphinx)

Dans certains tableaux, les deux sont même mêlés comme ici cet ensemble de neuf panneaux, "la vie de l'Humanité",  où l'on retrouve à la fois Andam et Eve, Caïn et Abel mais aussi Orphée.

Certains sujets semblent être particulièrement chers à son coeur et reviennent souvent comme l'histoire de Léda et Zeus transformé en cygne pour la séduire

L'histoire de Pasiphaé, séduite elle aussi par Zeus transformé en taureau blanc et qui donnera naissance au Minotaure... 

On retrouve aussi plusieurs fois le poète grec Hésiode 

La peinture symboliste est à la fois décorative et onirique avec un certain classicisme. Les personnages de Moreau sont souvent assez androgynes

On y trouve des personnages mystérieux, tels des apparitions...

La multitude de détails est impressionnante et somptueuse !  

Un des éléments que j'apprécie tout particulièrement dans l'oeuvre de Moreau, ce sont tous ces motifs réalisés par dessus la peinture !  

On peut voir un nombre important d'oeuvres inachevées de Gustave Moreau, dont ce triomphe d'Alexandre. Il a réalisé ce splendide bâtiment sans avoir voyagé mais à partir de gravures dans les revues.

Ce qui me fait tout de suite penser bien sûr à notre palais idéal du facteur Cheval qui y ressemble étrangement ! Le facteur s'était lui aussi inspiré du même genre de revues et de cartes postales, sans sortir de son village drômois ! 

Et puis, comme je suis dans ma période "Proust", je vous livre ces passages de Marcel Proust parlant si bien de l'oeuvre de Gustave Moreau :

"Ces paysages de Moreau sont tellement le paysage où tel dieu passe, ou telle vision apparaît, et la rougeur du ciel y paraît un si sûr présage, et le passage d'un daim un si favorable augure, et la montagne un lieu tellement consacré (...). Un tableau est une sorte d'apparition d'un coin de monde mystérieux dont nous connaissons quelques autres fragments, qui sont les toiles du même artiste. Nous sommes dans un salon, nous causons, tout d'un coup nous levons les yeux et nous apercevons une toile que nous ne connaissons pas et que nous avons pourtant déjà reconnue, comme le souvenir d'une vie antérieure. Ces chevaux à l'air indompté et tendre, harnachés de pierres précieuses et de roses, ce poète qui a une figure de femme, un manteau d'un bleu sombre et une lyre à la main, et tous ces hommes imberbes à la figure de femme, couronnés d'hortensias et inclinant des branches de tubéreuse (...) et la couleur de tout cela, la couleur d'un monde où telle couleur a, non pas la couleur qu'elle a dans notre monde, mais la couleur qu'elle a sur cette toile, et plus encore l'atmosphère intellectuelle de ce monde où le soleil se couche souvent, où les collines sauvages ont à leur front des temples et où, si un oiseau suit ce poète et si une fleur croît en cette vallée, c'est en vertu d'autres lois que les lois de notre monde."

 

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