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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 21:04
Rêvons, c'est l'heure...
Ballades à la lune…
 
Allons rêver au clair de lune des poètes : lune-œil, lune blafarde, lune grimaçante, douce ou effrayante … allons …
 
La lune blanche
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
 
Ô bien-aimée.
 
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
 
Rêvons, c’est l’heure.
 
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
                                                                                                                                               Paul Klee, Pleine lune
Du firmament
Que l’astre irise...
 
C’est l’heure exquise
Paul Verlaine 
 
                                                                         Clair de lune
 Oh ! qu'il est doux, quand l'heure tremble au clocher, la nuit, de regarder la lune qui a le nez fait comme un carolus d'or !
Deux ladres se lamentaient sous ma fenêtre, un chien hurlait dans le carrefour, et le grillon de mon foyer vaticinait tout bas.
Mais bientôt mon oreille n'interrogea plus qu'un silence profond. Les lépreux étaient rentrés dans leurs chenils, aux coups de Jacquemart qui battait sa femme.
Le chien avait enfilé une venelle, devant les pertuisanes du guet enrouillé par la pluie et morfondu par la bise.
Et le grillon s'était endormi, dès que la dernière bluette avait éteint sa dernière lueur dans la cendre de la cheminée.
Et moi, il me semblait, - tant la fièvre est incohérente ! - que la lune, grimant sa face, me tirait la langue comme un pendu !
 
Aloysius Bertrand




Salvador Dali
 
Ballade à la lune
C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?
Es-tu l'œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?
 
Alfred de Musset


                                                                                                                                                                   Max Ernst
 
                                                Soir de lune
 
L’azur du soir s’éteint rayé de bandes vertes ,
Comme hors de son lit un fleuve débordé,
La lune se répand, et l’éther inondé
Ruisselle , des coteaux aux plaines découvertes.
 
Sous le voile muet de ces lueurs désertes,
Nulle voix qui s’élève et nul pas attardé.
Des bruits vivants du jour la terre n’a gardé
Joan Miro                           Que le vague frisson des feuilles entr’ouvertes.
 
C’est un cadre incertain de rêves allemands,
Un linceul de clarté bleue et de flots dormants,
Où la nature a froid comme une ensevelie.
 
Les champs semblent noyés, et, sous le clair rideau
Des chênes, l’œil rencontre avec mélancolie
De blancs rayons tombés comme des flaques d’eau.
 
Albert Mérat.

lune et oiseau, Salvador Dali

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